Poumons-Gros intestin

L’automne et le mouvement énergétique du couple Poumon-Gros Intestin

 

A l’inverse du printemps qui se caractérise par un mouvement ascendant, l’automne signe le déclin du Yang et la naissance du Yin. Grace au pouvoir de maturation et de transformation de l’élément Terre (intersaison) l’automne présente une énergie plus modérée, plus tempérée. A la saison de l’automne, un brin de nostalgie dans l’air, on peut observer la nature : les oiseaux migrateurs prennent leur envol pour rejoindre les régions chaudes du globe, la fourrure des animaux devient plus abondante, les arbres se dévêtissent, le soleil est moins chaud…

 

Son émotion, la tristesse est normale et doit donc être vécue et reconnue. Cela permet de faire circuler le Qi.

Après tous les efforts fournis pendant le printemps et l’été voici venir la saison des récoltes. Quand le Qi circule bien l’homme se pose, il contemple la vie avec sérénité, parfois avec un brin de nostalgie ou de vague à l’âme. C’est comme un lac paisible, tranquille qui inspire équilibre et sérénité, son eau laisse transparaitre la douce lumière de l’été finissant. Les paysages s’illuminent de couleurs douces et profondes qui font penser au métal, principe du Poumon. Des nuances d’ocres et de brun s’offrent à nos yeux. On voit et on accepte les choses telles qu’elles sont. L’automne nous invite à rentrer chez soi, on ralentit notre rythme de vie pour se préparer à la rigueur de l’hiver. On se prépare au repos.

On augmente notre temps de sommeil, on se coucher plus tôt afin d’éviter le froid et/ou le vent. On se lève tôt afin de s’adapter à la fraîcheur. On garde un esprit calme. On cultive une joie tranquille pour ne pas laisser s’installer la tristesse.

 

On privilégie les légumes et fruits de la saison. On les mange cuits à la vapeur ou à l’étouffée, les fruits cuits plutôt entre les repas. On évite les fruits crus en fin de repas afin d’éviter les ballonnements.

On peut opter pour le maïs, raisin, noix, amandes, noisettes, arachides cuites ou grillée, du miel… pour les légumes blancs (chou-fleur, céleri, navet, ail, oignon…)

Le piquent appartient au Poumon. Cette saveur permet la diffusion du Qi des Poumons et leur humidification. Elle est donc recommandée lorsque l’on constate de la sécheresse dans les Poumons, dans les états de fièvre sans transpiration ou bien quand on ne transpire pas.

Attention, la saveur piquante est contre-indiquée en cas de transpiration profuse car elle accroîtrait le phénomène. Eviter aussi cette saveur en cas de fatigue, d’énervement ou d’insomnie car son excès nuit au Foie.

Voici quelques aliments piquants : orge, avoine, viande de cheval, poireaux, navet, thym, coriandre, menthe (attention ces 2 derniers sont de nature piquante mais froide), gingembre, bourrache, guimauve, tilleul, ciboulette, fenouil, clou de girofle, basilic, pêche, moutarde, ail…

ATTENTION : quand on souhaite entretenir l’énergie d’un organe, il faut aussi prendre en compte les autres organes car l’activité de chaque organe dépend de l’activité des autres. Tout est question d’équilibre dans l’organe mais aussi entre organe.

En cas de rhume, coups de froid : éliminer les laitages, les fromages, les boissons froides, les crudités. Ces aliments apportent un excès d’humidité qui nuit non seulement à la Rate mais aussi au Poumon. Faire une petite diète et boire des tisanes.

La soupe des sages : faire pendant 25 mn bouillir de l’eau + 50 gr de riz puis en fin de cuisson rajouter 15 gr de gingembre en lamelles + 30 gr d’oignons verts et laisser cuire encore 5 minutes et consommer. Cette soupe remplace le grog.

Tous les conseils sont donnés à titre indicatif et ne doivent en aucun cas se substituer à l’avis de votre médecin ou de votre thérapeute.

 

Le métal est associé au soleil couchant, à l’ouest, au crépuscule… Le métal, c’est aussi la rigueur, la capacité à choisir, à trancher. Les choix forts qui demandent une coupure nette dépendent du Métal. Le métal gouverne tout ce qui touche à notre rapport avec le monde extérieur. Nos facultés à gérer les agressions extérieures viennent du principe du Métal, il est notre armure.

Un déséquilibre du Qi du Poumon et du Gros intestin, son couple, se manisfestera souvent par un repli sur soi, une fuite du monde extérieur et des autres.

Si on se sent fragile on peut faire appel à la couleur blanche, porter des vêtements blancs. Cette couleur soutient le Qi du Poumon. Le blanc, par son pouvoir de réverbération, nous protège tout comme le Wei Qi (énergie de surface) entretenue par le Qi des Poumons. La couleur blanche permet de réfléchir les évènements de l’extérieur sans affecter notre être intérieur. Les influences extérieures glisseront sur le blanc comme les gouttes de pluies sur une vitre.  Cela ne veut pas dire que l’on est passif ou sans émotion devant une situation, on l’appréhende simplement avec sérénité. Si, malgré tout, une émotion arrive, on accueille cette émotion car elle existe, elle est réelle, on ne peut la nier mais on ne l’alimente pas. On accueille et on observe ce que génère cette émotion dans le corps puis on relativise.

Tout comme le Qi du Poumon, la peau entretient des échanges constants entre l’intérieur et l’extérieur. D’ailleurs le Qi des Poumons contrôle la peau et les poils.

Le toucher fait vivre notre peau, tout ce que l’on touche nous touche. Chaque objet, chaque phénomène transmet de l’énergie, transmet une information. Chaque chose touchée peut éveiller un sentiment. La peau se nourrit et respire de tout ce qui la touche. En automne, on peut stimuler le Wei Qi par des auto massages quotidiens : par exemple, frotter vigoureusement la surface du corps sans huile, sans crème.

 

Le Poumon est un assistant très précieux du Cœur. Il est nommé le premier ministre et peut influencer le Monarque (c’est-à-dire le cœur). En excès, la tristesse bloquera le Qi dans le foyer supérieur (l’espace de la poitrine) car le Poumon ne pourra plus remplir sa fonction de diffusion vers le haut et de descente. Elle déstabilisera le Qi du Poumon mais aussi du Coeur car il y aura absence de joie. Il faut donc que la lumière revienne. Si l’éveil est suffisant on peut transformer la tristesse, la nostalgie, l’empathie en compassion. On prend du recul et on comprend que les évènements douloureux (tout comme les évènements heureux) ne sont qu’un passage faisant partie intégrante de de la vie.

Ressentir un peu de mélancolie en période d’automne est tout à fait normale : c’est abandonner pour mieux renaître.

 

La saison de l’automne est la meilleure période pour la transmutation et la guérison. C’est une période de transition mais aussi de parfait équilibre.

Le signe astrologique de l’automne : scorpion. C’est un animal qui rentre au plus profond de lui-même. Il a un dard et son venin élimine ce dont il n’a pas besoin.

Il est intéressant pendant cette période de prendre le scorpion comme modèle pour épurer tout ce l’on ne veut pas. Il représente la mort et la renaissance.

Le but : ne plus avoir peur de la mort, d’un événement de la vie. Quand on appréhende un événement de la vie sereinement, sans que le mental interfère, on n’est plus dépendant de l’extérieur. On peut compter sur soi-même pour renaître. On revient à l’intérieur pour rallumer la flamme, la lumière et on se remplit de l’intérieur. C’est ce qui permet l’ouverture aux autres.

Outre l’aspect environnemental (non négligeable), les affections du Poumon comme l’asthme, les bronchites correspondent souvent à des peurs très profondes : on se sent oppressé par la vie, on ne trouve pas sa place.

 

L’entité viscérale, l’âme corporelle, l’aspect mental du Poumon, c’est le Po. Traduction chinoise : « la partie de nous-même, obscure et mal éclairée, déterminant l’action ou la réaction instinctive ». Cette entité viscérale correspond à la capacité qui est en nous d’agir et de prendre ce qui nous convient d’une façon totalement instinctive. Son excès peut engendrer de l’agressivité, des obsessions dirigées vers le futur, la crainte et la tristesse excessive. Son insuffisance engendrera une perte de l’instinct de conservation, le désintérêt pour les choses, la vulnérabilité face au monde extérieur et aussi des pleurs.

Au moment de la naissance, le Shen a besoin d’une forme qui est le Po. Le Po nous permet de vivre l’expérience terrestre dans une enveloppe corporelle. A la mort le Po va à la Terre (car encré dans les os, dans le corps, dans la matière) et la conscience monte dans le Ciel.

 

Sources : L’horloge des organes, Les cinq saisons de l’énergie, La diététique du Tao, Ecole médecine Chine et Qi Gong